Hawai'i, Big Island : tour de l'île en voiture

Publié le par Frederique

Big Island, Hawaii

C'est vraiment très chouette cette île, on en a fait un bout en voiture, et ça confirme nos premières impressions : grandiose !
Je suis quand même un peu déçue parce que Hawai'i porte bien son surnom (Big Island), elle est trop grande pour faire le tour en un jour ! On n'a pu voir que le Nord ; tout le Sud, et surtout le Sud-Est qui paraissait beau, nous resteront inconnus…

Hawai'i est donc une île en forme de triangle équilatéral, une pointe au Nord, une au Sud et une à l'Ouest. Hilo est sur la cote Nord-Ouest.

On a loué une voiture, une compact économique qui s'est révélée être une grosse berline. Les règles de conduite sont les mêmes qu'en France, on roule à droite, on a juste le droit de griller un feu rouge pour tourner à droite si aucun panneau ne l'interdit (règle classique aux US).

On a commencé par le Nord-Ouest de Hilo, une belle cascade très accessible, pas très haute, mais dans un beau cadre et avec un arc-en-ciel autour de la brume de la chute.
Ensuite on a pris la côte Nord. Côté route, c'est un peu comme à Tahiti, il y en a une qui fait le tour de l'île, et une qui la traverse. On ne peut pas trop se perdre !

La côte Nord-Est est très verte, elle bénéficie de la pluie qui est arrêtée par les 2 hautes montagnes (le Mauna Loa et le Mauna Kea). C'est donc une belle végétation tropicale, luxuriante, dans de petites vallées découpées tout le long de la côte. On passe sur un tas de ponts plus ou moins longs et hauts, bâtis sur les fondations de ceux qui soutenaient l'ancien chemin de fer, qui transportait les cannes à sucre des plantation aux sucreries. Il y a de grands ravins, et des points de vue grandioses. Beaucoup de cascades aussi. Au bout d'une route secondaire, on arrive à un endroit magnifique, Waipi'o Valley. C'est une immense vallée, encaissée entre de hautes falaises abruptes. Inaccessible autrement qu'à pied ou à cheval, et ça descend raide. Avant, c'était la plus grande vallée cultivée de l'île, et qui pouvait nourrir toute la population, puis le tsunami (raz-de-marée dû à un séisme sous-marin) de 1946 a tout détruit et presque tout est retourné à l'état sauvage. On a une vue plongeante sur la plage de sable noir qui borde la vallée, c'est vraiment majestueux et très beau. Pour ne rien gâcher, il y a plein de goyaviers sauvages le long de la route, miam miam !

Apres cette vallée, on entre dans le Nord de l'île, dans un paysage complètement différent : c'est une zone de pâturages, avec de grands prés verts, des vaches, des collines, des touffes de grands arbres. Là on est en altitude (820 mètres), le climat aussi est différent : frais, humide, parfois de la brume. C'est le domaine des ranch et des " paniolo ", les cow-boys locaux.

Au détour d'une colline, dans la pointe Nord de l'île, on se retrouve d'un coup dans un paysage tout râpé, l'herbe pousse par grosses touffes jaunes au milieu d'une coulée de lave très ancienne, les arbres sont tous rabougris. Il y a même des cactus ! Mais dès qu'on reprend de l'altitude, on revient aux prés verts. Au bout de cette route au Nord, il y a une autre belle vallée encaissée, Pololu Valley, mais moins impressionnante que Waipi'o.

La côte Nord-Ouest et Ouest est réputée pour ses plages, de sable blanc surtout. C'est aussi très touristique. On l'appelle la " Gold Coast ", pour sa fréquentation touristique, et pour le fort ensoleillement. C'est encore plus sec et râpé que la côte Nord, le vieux volcan éteint depuis longtemps a laissé de belles coulées de lave noire et marron, qui ne se sont pas mélangées. La lave noire est de type " pahoehoe ", une coulée lisse, couvrante, qui fait des tunnels et s'effondre par endroits, et la couche marron est de type " a'a ", on dirait comme de la terre retournée. La dernière éruption date de 1860, et depuis ce temps-là (140 ans !) rien n'a encore repoussé. La côte est très belle, il y a plein de baies qui ont l'air d'être de bons abris (c'est la côte sous le vent), mais c'est désolant toute cette aridité. Là il n'y a pas de falaises, on voit la côte à perte de vue, un immense champ de lave. De grands hôtels se sont installés là, et ont implanté des îlots de verdure : des cocotiers, des bougainvilliers roses, de la pelouse, vert acide tellement elle tranche avec la lave foncée qui l'entoure.
De la pointe, avec de la chance, on peut apercevoir les îles voisines : Maui, et les 3 plus petites qui sont à côté d'elle, Lana'i, Kaho'olawe et Moloka'i (à une cinquantaine de km de Hawai'i).

C'est aussi une côte riche en vestiges archéologiques : beaucoup d'anciens temples (" heiau ") de sacrifices humains ou plus pacifiques, des églises construites par les premiers missionnaires, des lieux de résidence des anciens rois hawaiiens (Kamehameha, le premier à avoir unifié les îles dans les années 1800, est très célèbre ici, il est de Hawai'i Big Island et sa descendance a régné longtemps. Il y a eu des rois et reines jusqu'en 1893).

C'est aussi sur cette côte Nord-Ouest et Ouest que sont les plus beaux sites de plongée de l'île, et les eaux les plus transparentes. Il y a beaucoup de poissons, du corail, des caves et des lava tubes sous-marins. Des tortues vertes aussi, qui viennent pondre sur les plages reculées, et toute la faune marine habituelle : raies, dauphins, requins, baleines à bosse, etc.


J'en profite pour citer le nom local délirant de 2 poissons : le baliste Picasso (Rhinecanthus aculeatus pour le nom latin) s'appelle ici le " humuhumunukunukuapua'a " en hawaiien (prononcer houmou houmou noukou noukou apoua a, traduction : " qui fait un bruit de cochon "), et il y a mieux encore avec le joli petit papillon à long nez (Forcipiger flavissimus), qui est le " lauwiliwilinukunuku'oi'oi " (lao ouili ouili noukou noukou oye oye, traduction approximative : " grand nez rapide "). Ils n'ont pas plus long… Les autres ont des noms beaucoup plus courts, nai'a pour les dauphins, le répendu mahimahi pour les dorades, etc.


Comme le temps passait vite, on n'a pas pu aller dans le Sud, on a donc pris la route qui coupe l'île, entre les 2 grandes montagnes, pour revenir sur Hilo. Cette route, Saddle Road, est aussi très étonnante. Elle a été construite par les militaires il y a quelque temps déjà (en 1942), pour qu'ils puissent traverser rapidement l'île, et ils l'ont faite à la va-vite. Elle est goudronnée, mais en montagnes russes (parfois comme dans les parcs d'attraction, il faut presque s'arrêter au sommet de la côte, on ne voit pas ce qu'il y a en-dessous tellement c'est pointu), et certains passages sont étroits. On commence par la zone désertique et aride, puis à mesure qu'on monte en altitude (jusqu'à 2000 m), la route s'aplanie, et on retrouve les prés jaunes puis verts, les ranchs, ensuite entre les montagnes ce sont les coulées de lave d'où dépassent quelques buissons, et on finit dans le brouillard et la pluie, au milieu de la forêt tropicale.

Vraiment c'est une belle île, heureusement qu'on était allé voir les volcans avant, on n'aurait pas eu le temps de passer par là. La côte Sud, qu'on n'a pas vu, est aussi couverte de lave, dominée par 2 des volcans actifs de l'île. La lave coule en permanence, plus ou moins vite, atteint parfois la mer, et coupe aussi parfois la route… Il y a, paraît-il, des bassins d'eau chaude, naturels. Et une magnifique plage de sable vert, accessible uniquement à pied, après une assez longue balade. La surprenante couleur de ce sable est due à la proximité d'une veine d'olivine, une roche verte donc, dont les grains érodés se mêlent ensuite aux grains noirs arrachés à la lave.

Voilà pour Hawai'i, j'espère avoir donné un bon apercu de l'île. Normalement on part pour Maui jeudi ou vendredi, la saison avance et il faut être à Vancouver avant l'hiver et ses tempêtes…

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